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centenaire de la guerre 1914-18 - Page 4

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 37- UNE RENTREE SCOLAIRE 1918 QUASI NORMALE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis maintenant de quatre ans. Lors de cette Rentrée 1918, et pendant les trois derniers mois de la guerre, le maréchal Foch n'arrêta pas de «frapper à coups redoublés et répétés, méthodiquement, tantôt sur un front, tantôt sur un autre, et, bientôt, sur tous à la fois lors d’une contre-offensive générale sur le front occidental, sur un immense arc de cercle, des portes de Gand aux confins de la Lorraine mosellane". Arrêtés devant Amiens, et devant Calais, les Allemands avaient placé leur dernière espérance  dans l'offensive, par la vallée de la Marne, vers Paris. Mais le point de rupture était atteint. Dès l'échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands avaient compris qu'ils n'avaient plus aucun espoir d'arracher la victoire

    A Vanves, le Conseil Municipal qui s’était réuni fin Août, avait voté « une motion de gratitude aux armées nationales et alliées dont les héroïques exploits annonçaient déjà la délivrance des français et la victoire complète». Il adressait « au chef du gouvernement dont la patriotique énergie a encouragé l’œuvre splendide de nos soldats, l’assurance de sa pleine confiance et sa reconnaissance ». Et puis c’était, comme à Paris et dans les communes voisines, une Rentrée scolaire quasi normale, malgré la guerre. «L'administration de l'instruction publique estimait que, pour la première fois depuis trois ans, la rentrée scolaire s'annonce, cette année, comme à peu près normale: le nombre des lycées, collèges, écoles normales ou primaires encore occupés par l'administration militaire, comme le lycée Michelet à Vanves,  diminuaient de plus en plus et les inscriptions d'élèves augmentaient. Quant au personnel enseignant masculin, il restait stationnaire pour le moment, le ministre de la Guerre s'étant formellement refusé à accorder de nouveaux sursis d'appel en faveur des professeurs et des instituteurs mobilisés» (Le Petit Parisien du 1er octobre 1918). Le lycée Michelet qui avait récupéré le petit collège et ré-ouvert l’internat, le reste étant occupé par l’hôpital militaire, accueillait 370 élèves, dont 130 internes, 50 demi-pensionnaires et 190 externes

    Mais dans quelles dispositions d'esprit les élèves avaient-ils franchi l'entrée de l'école ou du lycée en ce septembre 1918 : «Le petit mioche sait qu'il y a la guerre et ce que c'est la guerre. Il a connu l'angoisse de sa maman, il a vu ses larmes. Celui-ci n'ignore point pourquoi, certain jour, on l'a vêtu de noir, et celui-là se rend compte que l'aube se lève de la grande délivrance, à constater que chacun autour de lui, pour avoir jeté un coup d'œil aux journaux, sourit et se frappe les mains…» (La Presse du 7 octobre 1918). «Malgré une situation plutôt rassurante d'un point de vue moral, il se pose toujours des problèmes matériels tels que l'alimentation des lycéens. Face à la vie onéreuse, les économes «chargés d'apaiser les estomacs de la jeunesse ne sont guère aidés». ( Le Petit Parisien du 3 octobre 1918).

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 36 – UNE VILLE MAITRE D’ŒUVRE DE LA COHESION SOCIALE

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis prés de quatre ans maintenant. Cette dernière année de la « der des der » sera particulièrement éprouvante et dramatique, avec une nouvelle vague de bombardements par avion sur la capitale et par ce canon dénommé « la grosse Bertha » qui durera jusqu’en septembre en faisant beaucoup de dégâts notamment à Vanves, comme le Blog l’a raconté précédemment. Et par la seconde bataille de la Marne qui verra une contre-offensive décisive des alliés contre les allemands et dont le centenaire devrait être célébré ce week-end. Quant au défilé militaire marquant le 14 Juillet 1918 sur les Champs Elysées, , il fut unique, malgré un temps maussade, avec la participation de toutes les armées alliées, les soldats ayant des fleurs au bout de leurs fusils et les officiers à l’arçon de leurs selles. Quant à la ville de Vanves, chaque jour apporte son lot de difficultés auquel faire face l’équipe d’Aristide Duru avec persévérance, soucieux d’assurer une certaine forme de cohésion sociale    

    « La guerre continue malheureusement à influer sur les finances de la commune, la dette s’accroit chaque jour. On  ne pourra en connaître le chiffre exact qu’à la fin des hostilités » constatait le maire A.Duru  en présentant le compte administratif au conseil municipal du 1er Juin. Il faisait état de 230 000 frs de bons communaux dont 100 000 frs de prêt consenti à la société EFCM pour permettre l’exploitation du gaz, de 3780 colis envoyé par l’Oeuvre en 1917 à 2280 prisonniers et 4100 combattants  qui avait coûté 28 160 frs couvert pour moitié par des dons, de 109 862 frs de salaires versés aux ouvrières des ouvroirs municipaux dont le nombre a baissé du fait de la diminution de l’activité, alors que la ville a recherché du travail dans l’industrie privée moins rémunérateur. «Nous pensons qu’il est de notre devoir de continuer à faire fonctionner cet œuvre qui sera d’une grande utilité immédiatement après la cessation des hostilités pour parer à la crise du chômage qui est à craindre » expliquait il

    Si le Comité d’approvisionnement a donné quelques soucis au maire dans son fonctionnement à cause d’une gestion indélicate de deux de ses membres, il n’en a pas moins permis la création d’une boucherie  et d’une poissonnerie municipale  afin de lutter contre la vie chère, le charbon restant toujours un souci pour constituer un stock pour l’hiver. Mais le maire de l’époque pouvait être satisfait du fonctionnement de l’une de ses œuvres de solidarité communale qui concernait les nourrisons, sorte de PMI avant l’heure : «C’est certainement l’une de celles dont les effets ont été les plus utiles pendant les moments difficiles que nous vivons : Depuis 1914, plus de 10 500 pesées  ont été effectué avec une moyenner de 50 par semaine, plus de 10 200 consultations médicales, avec la distribution pour 10 500 frs d’objets de toute nature (layettes, vêtements…). Son action a contribué à la diminution de la mortalité infantile grâce aux dames qui s’en occupaient. Depuis le début des hostilités, elles se sont astreintes à distribuer tous les jours aux tous petits et aux malades, une moyenne de 50 litres de laits fourni par l’intendance » indiquait F.Pic, alors adjoint au maire  qui fit voter par le conseil municipal une allocation prévue par la loi pour l’assistance aux femmes enceinte avec une prime à l’allaitement. « Les heures tragiques que nous vivons ne doivent pas nous faire oublier nos devoir à l’égard des enfants » avait il conclu en rendant hommage à Valerie Lionel qui fut l’une des maîtres d’œuvres de cette action sociale

  • CENTENAIRE DE LA GUERRE 1914-18 A VANVES : 35 -LA FAUSEE LEGENDE DE LA GROSSE BERTHA

    Le Blog Vanves Au Quotidien rappelle au fil  de l’actualité qui marque l’année, les événements qui se sont déroulés voilà cent ans à l’occasion des célébrations du centenaire de la « der des der », depuis prés de quatre ans maintenant. Cette dernière année  de la « der des der » sera particulièrement éprouvante et dramatique, avec une nouvelle vague de bombardements par avion sur la capitale et  par ce canon dénommé « la grosse Bertha » dés le printemps 1918. M.Régnier faisait état au Conseil municipal de bombardement par pièces de longue portée qui a causé des dégâts dans le cimetière le 30 Mai 1918, et par avions qui ont endommagé les immeubles de la rue du Moulin, la nuit suivante

    Le 23 mars 1918 a marqué le premier tir sur Paris de la «grosse Bertha», mortier de 420 mm qui fera énormément de dégâts à Paris et dans sa banlieue, notamment à Vanves un immeuble de la rue du 4 Septembre,  en tuant 256 personnes pendant six mois de mars à août. De la fin de mars aux premiers jours d'août, 44 journées de bombardement ont été recensés, avec environ 200 « points de chute », sans compter les obus tombés dans la banlieue, faisant 256 morts et 625 blessés. Les dégâts matériels furent considérables et l'auraient été bien davantage sans les précautions prises pour préserver les monuments (barricades en planches ou en maçonnerie, sacs de terre, etc.) et mettre en sûreté les trésors artistiques. Alors que le front se trouve à plus de 100 kilomètres, ce gigantesque canon allemand parvient à envoyer 320 projectiles sur la capitale et sa banlieue.

    La première fois que les Parisiens subissent le terrible feu de cette pièce d'artillerie révolutionnaire, la ville est comme frappée de stupeur. À 7h30 du matin le 23 mars 1918, une première explosion ravage le n° 6 quai de Seine. Une seconde déflagration retentit une dizaine de minutes plus tard devant la gare de l'Est, puis tous les quarts d'heure. «Les habitants de la capitale ne tardent pas à baptiser ce monstre « Grosse Bertha » du nom de Bertha Krupp, la fille de l'industriel allemand dont la firme a développé ce canon longue portée, prodige de technologie balistique digne de Jules Verne » explique Christophe Dutrône. « La renommée de la grosse Bertha est due au surnom populaire qui lui a été donné. Il s'agit peut-être d'une manière inconsciente de prendre de la distance avec les actes tragiques de l’histoire »  

    Mais voilà, contrairement à ce qu’ont raconté les Parisiens de l’époque qui avaient gardés un souvenir terrifié de la grosse Bertha, elle n'a pourtant jamais bombardé Paris et sa banlieue. Elle s’était fait connaître par les énormes dégâts qu’elle avait provoquée lors des sièges de Liège, Namur, Maubeuge, Anvers ou encore Verdun. Longtemps, les Allemands crurent que la grosse Bertha, avec ses 70 tonnes et ses obus de 800 kg, serait l’arme miracle qui leur permettrait de remporter la guerre, ce qui ne fut pas le cas. Elle n'avait qu'une portée de quelques kilomètres, tandis que les canons à longue portée, tels le «lange Max» et le «Kaiser-Wilhelm-Rohr», pouvaient tirer à plus de 120 km. En fait, cette nouvelle arme était  dissimulée dans les bois de Crépy-en-Laonnois, en Picardie, à environ 120 km de Paris, composée de trois canons de marine que les Allemands appellent Pariser Kanonen ou Ferngeschütz. Ce modèle d’obusiers allemands, de 9­ km de portée et 420­ mm de calibre (le diamètre des obus), avait été conçu spécifiquement pour détruire les forteresses françaises et les bunkers, c’est-à-dire percer 3 m de béton et briser des tourelles en acier au Nickel.

    Mais sa réputation de machine de guerre infernale est restée injustement associée aux bombardements de Paris dans la mémoire collective des Français. Elle a été d'ailleurs souvent confondue avec les canons qui bombardèrent Paris, grâce aux journalistes de l’époque, 120 km de distance, à l'aveuglette, au petit bonheur du tir, sans être même capables à l'avance de repérer leur objectif. Les obus tombaient facilement en deçà ou en delà de Paris, entre Châtillon et Pantin, atteignant l'église Saint-Gervais, mais aussi le cimetière du Père Lachaise, l'asile Sainte-Anne, la terrasse de l'Orangerie aux Tuileries, la Halle aux vins et l'usine à gaz du boulevard Macdonald, s'égarant à Passy, Auteuil, Grenelle et Vaugirard, frôlant la Tour Eiffel, touchant hélas deux hôpitaux (Baudelocque et Boucicaut), mais tombant aussi parfois dans la Seine...et à Vanves malheureusement le 5 Août en détruisant un pavillon, et un atelier rue Danton faisant 2 morts et 8 blessés…